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La fin du monde pour tous ?

Aujourd’hui, le climat se dérègle à une vitesse et une ampleur sans précédent. La fin du monde tel que nous l’avons connu n’est plus un conte pour marchands de peurs en recherche de notoriété. Si ce diagnostic sans concession peut conduire les cyniques à accélérer le pas pour profiter jusqu’à la lie et à se consumer en consommant, une autre voie est non seulement souhaitable mais possible. Elle ne sera nullement une promenade de santé. Elle réclame un véritable changement de paradigme. À l’urgence de la situation doit répondre l’urgence d’agir. Ce livre traite avec brio et ironie de cette fin du monde qui n’a rien d’inéluctable. Homo Sapiens peut encore choisir de mobiliser ce qui a fait son succès, la coopération et la résilience.

La fin du monde pour tous ?, Stéphen Kerckhove, illustré par Red!, éditions Le Passager clandestin, novembre 2019, 64 p., 7 €.

Accueillir les migrant·es

Stéphanie Bossard est formatrice en travail social. Militante au sein du RESF 37, elle témoigne ici de sa participation en 2016, à la création d’un collectif d’habitant·es qui veulent agir pour l’accueil des personnes migrantes et de son cheminement auprès d’elles. La voilà confrontée au labyrinthe administratif que la France propose aux personnes sans-papiers et aux demandeur·es d’asile. À Tours, une vague d’indignation porte depuis plusieurs années les militant·es et les bénévoles de nombreuses associations engagées dans l’aide aux migrant·es. Leurs objectifs se rejoignent : interpeller l’État, qui refuse d’appliquer ou applique de manière restrictive les directives nationales et européennes, au mépris du droit international et des conventions signées par la France. Un témoignage qui pose la question : que fait-on aujourd’hui au nom de l’hospitalité ?

Accueillir les migrants, rien n’est facile mais tout est possible, Stéphanie Bossard, éditions Syllepse, novembre 2019, 192 p., 10 €.

Justice et respect

C’est au moyen de la puissance des images (120 photos noir et blanc) que les auteurs et l’autrice nous invitent à une compréhension de la révolte des Gilets jaunes, en documentant visuellement toutes les dimensions de l’organisation et de la vie de ce mouvement. Le texte permet de comprendre la durée et l’ampleur de la révolte : le rôle déterminant des femmes, la façon dont les groupes tentent de neutraliser leurs divisions, les attitudes face à la répression policière, ou encore les manières d’entretenir la fraternité et la croyance en “un autre monde possible”. Ce livre est aussi l’histoire de Sassia, Patrick, et d’autres anonymes qui ont grandi, travaillé et élevé leurs enfants dans des espaces qui subissent de plein fouet les effets du capitalisme néolibéral. En suivant plusieurs Gilets jaunes dans leur vie quotidienne, ce livre donne la parole à ces femmes et à ces hommes entré·es en révolte.

Justice et respect – Le soulèvement des gilets jaunes, Thibault Cizeau, Brice Legall, Lou Traverse, éditions Syllepse, novembre 2019, 224 p., 25 €.

La maison qui relève les femmes

Créée il y a vingt-deux ans par Bernadette Rwegera, Rwandaise, l’association Ikambere est un lieu à Saint-Denis, où les femmes migrantes touchées par le VIH/ sida trouvent refuge. Ce livre raconte comment, ensemble, ces femmes se relèvent et reviennent à la vie : l’accueil inconditionnel et chaleureux à Ikambere, le partage avec d’autres qui ont connu les mêmes difficultés, l’acquisition des clés pour s’installer en France, la compréhension et le contrôle de la maladie. À la manière d’un carnet de voyage, les illustrations restituent la saveur de la vie à Ikambere, le partage du repas, la place de la fête et de la danse. Il donne aussi la parole aux professionnel·les qui accompagnent ces femmes puissantes qui puisent au plus profond d’elles-mêmes la force d’avancer, de faire des projets et de les réaliser.

Ikambere La maison qui relève les femmes, Annabel Desgrées Du Loû, illustré par Jano Dupont, éditions de l’Atelier, novembre 2019, 144 p., 19,90 €.


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