Émancipation


Tendance intersyndicale

Détour par la chanson occitane

L’année 2019 aura été celle de la disparition de la chanteuse Rosina de Pèira.

C’était l’une des grandes voix depuis les années soixante de la “chanson occitane”.

Disparition peut-être, sans doute même, passée inaperçue “en France”, tant la vie culturelle des “territoires”, comme on dit aujourd’hui est loin, bien loin des préoccupations et des intérêts de l’actualité nationale. Pour échapper si peu que ce soit à ce carcan centralisateur, nous emprunterons quelques lignes à Claude Marti, autre figure emblématique de la chanson occitane, et au-delà…

Une voix sans pareille, capable de donner à une modeste « pastoraleta » l’ampleur de la majesté, la prestance d’une reine”. L’ami Paco Ibanez voyait en Rosina notre Oum Khalsoum, celle qui est essentielle pour redonner sa réalité à tout un peuple, celle qui fait de ce peuple un être lisible par tous les citoyen·nes de la planète, de quelque langue qu’ils/elles soient, de quelque lieu qu’ils/elles l’entendent… Pour Claude Nougaro, elle était “la vibration évidente qui monte de la courbure des horizons de cette terre”. Et les horizons de cette terre, et les gens qui en sont le paysage primordial, Rosina, celle de Pèira (son lieu d’origine ) savait les dire chacun dans sa langue d’Oc particulière, avec toute l’affection qui était pour elle la forme la plus élaborée du respect.

Pierre Bergès


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