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Manifestant.es et police en Turquie

Alors qu’en Turquie les mobilisations ont été historiquement initiées par des opposant·es au régime, depuis les mobilisations de Gezi en 2013 et l’instauration d’une répression incessante, de nouveaux·elles acteurs·trices, favorables au régime et soutenues par l’État, se sont mis à défiler et à occuper la rue. Aysen Uysal, en s’appuyant sur des sources variées, apporte une contribution originale pour analyser d’une part le régime actuel en Turquie, le gouvernement de l’AKP d’Erdogan, d’autre part les forces contradictoires qui le traversent. Par son expérience, l’autrice, professeure de science politique, qui a été limogée de l’université Dokuz Eylül, à Izmir, en juillet 2018, éclaire également les risques de la pratique de l’enquête sur des sujets sensibles en contexte autoritaire. Aujourd’hui fichée par la police, elle a échappé de peu à une condamnation. Un livre pour mieux comprendre le régime actuellement en vigueur en Turquie et les formes complexes de mobilisations et de répression qui y ont cours.

Faire de la politique dans la rue, Aysen Uysal, éditions du Croquant, décembre 2019, 310 p., 20 €.

Sylvia Pankhurst

Artiste, journaliste, féministe, anticolonialiste et antifasciste, Sylvia Pankhurst (1882-1960) est une figure du mouvement des suffragettes, ce qui lui vaudra de nombreux séjours en prison. En 1914, elle s’installe dans le quartier misérable d’East London. Elle dirige alors le plus important journal antiguerre d’Angleterre. Cette camarade d’Emma Goldman, Rosa Luxemburg, Clara Zetkin, Alexandra Kollontaï et Angelica Balabanova, militante de la IIIe Internationale, contribuera à la fondation du Parti communiste britannique avant d’en être exclue parce qu’elle refuse de suivre la ligne. Elle se consacre ensuite à la lutte contre la montée du fascisme et soutient le peuple éthiopien face à Mussolini. En reliant l’émancipation des femmes à celle des classes laborieuses et des peuples colonisés, Sylvia Pankhurst annonce la pensée intersectionnelle d’aujourd’hui.

Sylvia Pankhurst, Marie-Hélène Dumas, éditions Libertalia, novembre 2019, 216 p., 10 €.

Les sorcières de la littérature

Ce livre est le résultat de la collaboration de la poétesse Taisia Kitaiskaia et de l’illustratrice Katy Horan. Il nous propose de (re) découvrir 30 grandes écrivaines, connues ou injustement tombées dans l’oubli, qui se sont battues pour écrire et ont marqué l’histoire de la littérature de leur empreinte maléfique… En effet, chacune apparaît dans sa créativité radicale et dans son parcours d’autonomisation. On y trouvera aussi bien la vie et les ouvrages de Toni Morrison, Virginia Woolf, Agatha Christie, que de Maria Sabina, Audre Lorde, Yumiko Kurahashi, Sandra Cisneros moins connues. Un livre qui démontre le pouvoir des femmes de lettres. Propo- sitions de listes de lectures pour chaque écrivaine pour celles et ceux qui veulent approfondir.

Les sorcières de la littérature, autrice Taisia Kitaiskaia, illustratrice Katy Horan, traduit par Cécile Roche, éditions Autrement, novembre 2019, 128 p., 18 €.

Celle qui n’était pas sage

Le 23 mars 2019, la France découvre Geneviève Legay, âgée de 73 ans, renversée par une charge de police et retrouvée au sol dans une mare de sang, place Garibaldi à Nice. Son nom traverse les frontières. Elle devient un des symboles du mouvement des Gilets jaunes et de la répression policière tant dénoncée. Dans cet ouvrage, Geneviève Legay évoque, à travers un long entretien, son parcours de vie et tous ses combats. Porte-parole départementale d’Attac, syndicaliste, altermondialiste, féministe et écologiste, elle est partie prenante du mouvement des Gilets jaunes. Au fil des pages vous découvrirez l’étonnante énergie et la réelle sagesse dont elle fait preuve, fidèle à ses nombreux engagements. Un témoignage émouvant et fort.

Celle qui n’était pas sage, Geneviève Legay, éditions Syllepse, décembre 2019, 156 p., 10 €.


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