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Des brebis noires créent les syndicats Sud

En 1989 le premier syndicat SUD voit le jour aux PTT, en rupture avec une CFDT en plein recentrage. Ces syndicalistes essaimeront au cours de la décennie suivante dans différents secteurs : santé, éducation, SNCF, etc. pour constituer aujourd’hui une union syndicale singulière dans le paysage syndical hexagonal. Le titre de cet ouvrage est un clin d’œil aux propos d’Edmond Maire alors secrétaire général de la CFDT ; lors du congrès de Strasbourg, il avait déclaré qu’il fallait exclure “les moutons noirs” de la contestation. Le livre de Guillermo Wolf, syndicaliste au sein de l’Union syndicale Solidaires du Maine-et-Loire, s’intéresse particulièrement à la place des femmes et des revendications féministes lors de la création de ces syndicats.

Des brebis noires créent les syndicats Sud, Guillermo Wolf, éditions Syllepse, janvier 2020, 180 p., 10 €.

Les nouveaux territoires de la surveillance

Comment se déploie aujourd’hui la surveillance ? Que sait-on de nous ? Olivier Tesquet, l’un des journalistes les mieux informé·es sur la question, propose de cesser de considérer la surveillance de manière abstraite pour permettre d’avoir prise sur cet enjeu fondamental. À l’heure de la reconnaissance faciale et des objets connectés, qu’est-ce qui fait que nous sommes des citoyen·nes sous contrôle ? Toujours plus présents et intrusifs que jamais, les dispositifs font de nous des agent·es consentant·es de notre propre enfermement et modifient nos comportements. Depuis dix ans, l’auteur essaie de cartographier minutieusement ces nouveaux territoires de la surveillance. En décrivant sans les fantasmer les mécanismes de ces systèmes opaques, son livre se présente comme un manuel à l’usage de celles et ceux qui pensent n’avoir rien à cacher.

À la trace, Olivier Tesquet, éditions Premier Parallèle, janvier 2020, 256 p., 18 €.

Cornelius Castoriadis & l’autonomie radicale

Philosophe, économiste et psychanalyste, mais aussi militant politique et révolutionnaire, Cornelius Castoriadis (1922-1997) prônait l’avènement d’une société autonome fondée sur la démocratie directe et l’écologie. La force de sa pensée, nous dit Serge Latouche, est d’inciter au dévoilement des mythologies sociales qui sous-tendent nos sociétés, car l’humain a oublié qu’il était lui-même à l’origine des lois qui les fondent. À l’heure où les discours sur l’effondrement se font de plus en plus présents, Castoriadis nous rappelle que “l’insertion de la composante écologique dans un projet démocratique radical est indispensable” pour éviter “face à une catastrophe écologique mondiale”, de voir s’installer “des régimes autoritaires imposant des restrictions draconiennes à une population affolée et apathique”.

Cornelius Castoriadis & l’autonomie radicale, Serge Latouche et Cornelius Castoriadis, éditions Le Passager clandestin, janvier 2020, 132 p., 10 €.

Pierre Vidal-Naquet

Pierre Vidal-Naquet fut l’un des plus grands historiens français contemporains. Incarnant un certain mode d’intervention dans la Cité, il a d’abord cherché à faire la lumière sur la disparition de Maurice Audin en 1957, s’insurgeant avec rigueur contre l’usage de la torture en Algérie – prélude à tant d’engagements ultérieurs. Il fut également un des grands représentants de l’école d’anthropologie historique qui a renouvelé le regard sur la Grèce antique. Cette biographie, riche d’une documentation considérable et de témoignages originaux, nous fait revivre le parcours hors norme de cet intellectuel attachant et passionné. Taraudé par son identité d’intellectuel français et juif, soucieux à la fois de l’existence d’Israël et condamnant sa politique au nom d’une conscience diasporique, il a vécu sa judéité comme un conflit intérieur. Il fut engagé contre l’émergence du négationnisme, pourfendant les arguments de ceux qu’il appelait les “assassins de la mémoire”.

Pierre Vidal-Naquet, une vie, François Dosse, éditions La découverte, janvier 2020, 672 p., 25 €.


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