Émancipation


Tendance intersyndicale

Notre librairie (octobre 2020)

Une farouche liberté

Dans ce livre, publié quelques semaines après son décès, Gisèle Halimi revient sur ses engagements et ses combats au service de la justice et de la cause des femmes. Accompagnée par son amie Annick Cojean, qui partage ses convictions féministes, elle retrace certains épisodes de son parcours : son enfance en Tunisie, son métier d’avocate pour défendre les militant•es de l’indépendance tunisienne et algérienne et dénoncer la torture, son engagement en faveur de l’avortement et de la répression du viol dans son métier et dans son association “Choisir la cause des femmes”. Un livre pour transmettre ces quelques 70 ans de luttes et surtout la nécessité de ne pas baisser la garde, de rester solidaires et vigilantes dans le combat essentiel pour l’égalité à l’heure où, malgré les mouvements de fond qui bouleversent la société, la cause des femmes reste infiniment fragile.
Une farouche liberté, Gisèle Halimi, Annick Cojean, éditions Grasset, août 2020, 160 p., 14,90 €.

Le manège des frontières

Les Alpes-Maritimes – entendues comme une région transfrontalière englobant le département français homonyme ainsi que le versant italien de cette frontière – sont devenues en 2015 un pôle migratoire de premier plan, tant par le volume de personnes migrantes concernées que par l’enjeu politico-médiatique que celles-ci représentent. Pour comprendre ce qui s’y joue, l’Observatoire des migrations dans les Alpes-Maritimes réunit ici sociologues, anthropologues, politistes et historien•nes, ainsi que des acteur•trices de la société civile, autour d’une analyse approfondie des processus de frontiérisation, des enjeux de la criminalisation des migrations et aussi des solidarités qu’elle suscite.
Le manège des frontières – criminalisation des migrations et solidarités dans les Alpes Maritimes, coordonné par Pinar Selek et Daniela Trucco, éditions Le passager clandestin, juillet 2020, 144 p., 10 €.

Un train d’enfer

Le journaliste Erwan Manac’h, et son frère dessinateur (petits fils de cheminots) présentent ici une véritable enquête dessinée sur La SNCF. Ils y dénoncent l’ouverture à la concurrence, qui vient parachever l’empilement de réformes managériales initiées dans les années 1990. Ces réformes ont très largement impacté la communauté cheminote qui se trouve en même temps montrée du doigt en raison de ses “avantages”. Alors que les usager•es deviennent des “client•es”, la dégradation de la qualité de l’offre ferroviaire apparait. Cette enquête citoyenne et politique interroge notre avenir : alors que l’urgence climatique devrait être une préoccupation constante des pouvoirs publics, comment expliquer que l’on sacrifie le seul mode de transport écologique ? Quels sont les enjeux qui sous-tendent l’ouverture à la concurrence ? Un reportage dessiné complet et sans concessions qui concilie le sérieux de l’enquête journalistique, l’humour et la qualité du traitement graphique de l’information.
Un train d’enfer – Enquête dessinée sur la SNCF et la privatisation du rail, Erwan Manac’h – Gwenaël Manac’h, éditions La ville brûle, septembre 2020, 132 p., 19 €.

L’éducation aux temps du coronavirus

Ce livre présente les travaux d’une quinzaine de chercheur•es en sciences sociales dans le domaine de l’éducation sur la période du printemps 2020. Alors que le chef de l’État, face à la pandémie, annonce mi-mars la fermeture de tous les établissements que le ministre de l’EN exhorte à assurer la “continuité pédagogique”, comment, dans l’urgence et l’impréparation, confiné•es, enseignant•es et élèves, familles et étudiant•es font-ils/elles dans les semaines qui suivent ? Que révèle cette “crise” de l’état du système d’enseignement ? Comment ce confinement sert-il à l’accélération des réformes gouvernementales en cours ? Des chercheur•es, spécialistes, de la maternelle à l’université, coopèrent et tentent de répondre à ces questions et d’ouvrir les chantiers de recherche que cette séquence inédite impose.
L’éducation au temps du coronavirus, sous la direction de Stéphane Bonnéry et Étienne Douat, éditions La Dispute, septembre 2020, 160 p., 12 €.


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