Émancipation


Tendance intersyndicale

Présentation de la Tribune féministe (revue n°8 d’avril 2021)

Comme chaque année, L’Emancipation syndicale et pédagogique publié une « Tribune féministe » sous forme de dossier. Cette année elle est centrée sur les femmes et la Commune de Paris. Si vous êtes intéressé.e, n’hésitez pas à vous abonner !

Luttes des femmes
de la Commune
et d’aujourd’hui

Le 18 mars 1871, il y a 150 ans, c’était le début de la Commune de Paris, un immense espoir avec l’installation par le peuple d’une gouvernance véritablement démocratique, cela a duré un peu plus de deux mois…
Les sabreurs de la semaine sanglante : 30 000 communard·es sont tué·es, espèrent toujours faire taire cette volonté populaire de justice sociale, de démocratie directe, mais celle-ci ne meurt pas tout à fait et les femmes, très souvent, y tiennent un rôle essentiel.

À la veille de la Commune, elles sont exploitées, déconsidérées et harcelées. Les femmes parisiennes sont couturières, blanchisseuses, ou en travail industriel. Elles occupent plus de la moitié des emplois de l’industrie parisienne (62 000 emplois sur 114 000). Elles font des journées de 12 à 14 heures pour des salaires de misère : 50 centimes à 2 francs 50 par jour alors que les loyers parisiens explosent avec les transformations Haussmanniennes (une chambre est louée entre 100 et 200 francs par an). Les femmes pourvoient aux besoins du foyer, dans lesquels les enfants grandissent avec les parents et grands-parents. Le salaire officiel ne suffit pas et les femmes bouclent les budgets en se prostituant, c’est le “cinquième quart” de la journée. Elles n’ont rien à perdre en mars 1871.
De rares visages féminins sortent de l’ombre, comme celui de Louise Michel qui écrivit beaucoup (1500 lettres, poèmes, romans), comme celui d’Élisabeth Dmitrieff, issue de la noblesse russe polyglotte, elle rencontre Karl Marx en Angleterre en 1870, devient l’une des animatrices de l’Union des femmes pour la défense de Paris, on perd sa trace à Moscou vers 1918.
De nombreuses femmes se sont résolument engagées, ont proclamé sur les murs de Paris le droit à l’égalité, à la dignité, au travail, ont signé collectivement “l’appel aux citoyennes” et bien d’autres textes mobilisateurs pour la lutte, pour la Commune. Nous retrouvons aujourd’hui cette même ténacité avec les collages de rue en France, la prise de rue en Argentine, Pologne, Chili, Turquie, etc.
Notre projet dans cette tribune féministe 2021 est bien de faire un modeste travail mémoriel sur les femmes de la Commune, mais surtout d’y puiser inspiration et force pour les combats féministes et anticapitalistes d’aujourd’hui.
Nous revenons aussi dans cette tribune sur les luttes féministes du 8 mars, qui commencent en France à porter de manière plus forte et visible la question de la grève féministe comme levier d’émancipation. Les “premières de corvées” se lèvent, parfois en cortèges de travailleuses précaires comme à Paris où un cortège de travailleuses du commerce (collectif McDroits, Femmes de chambre d’Ibis, TUI, Monoprix) s’est formé, soutenu par des collectifs féministes. Si certaines manifestations ont été prévues le week-end, beaucoup de villes ont fait le choix de maintenir des événements le lundi 8 pour soutenir celles qui étaient en grève et montrer la détermination malgré les contraintes. Ce 8 mars est une nouvelle fois un succès !

Crédits photo : Émancipation


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