Émancipation


Tendance intersyndicale

Notre librairie (mars 2022)

Ni dieu, ni patron, ni mari

C’est un petit livre, mais tellement puissant. En 1896, à Buenos Aires, des travailleuses toutes investies dans les luttes sociales décident de produire collectivement, le premier journal anarchiste, écrit par des femmes et pour des femmes. Son titre, La voz de la mujer, la voix de celles qui écrivent : “Lasses d’être le jouet de nos infâmes exploiteurs et de nos vils époux, nous avons décidé de faire entendre notre voix et d’exiger notre part de plaisirs au banquet de la vie”. Neuf numéros, diffusés semi-clandestinement, seront publiés entre janvier 1896 et janvier 1897. Dénonçant l’exploitation salariale, les articles s’attaquent également à l’exploitation domestique et abordent d’autres sujets (lutte contre l’État, l’Église, la police, l’armée) dans une optique anarchiste. Partisanes de la propagande par le fait, elles n’hésitent pas à appeler à renverser le système par tous les moyens, même les plus violents. Ce livre, contient des textes choisis issus d’articles, deux poèmes et des photos de ces femmes qui se sont rebellées contre le capitalisme et le patriarcat.

Ni dieu ni patron ni mari, La voz de la mujer, éditions Nada, octobre 2021, 96 p., 8 €.

Femmes au Rojava

C’est un ouvrage écrit à plusieurs mains… de femmes. Il est à la fois une description des luttes au Kurdistan, qui a pour ambition de montrer la place des luttes des femmes dans les luttes kurdes et la révolution au Rojava, et un regroupement de récits, poèmes, extraits de journaux intimes de femmes au cœur du processus révolutionnaire. Des récits intimes qui s’ancrent dans la pratique quotidienne des luttes tout en soulignant les apports des mouvements féministes à la construction des structures autonomes d’éducation, d’autodéfense, de cadres démocratiques… Alors que les femmes ont souvent été évincées de l’histoire, cet ouvrage entend bien rétablir la part – immense – du travail dans les luttes au Rojava, en soulignant à la fois leur participation aux mouvements et actions existants mais aussi la spécificité de leurs luttes.

Nous vous écrivons depuis la révolution, Récits de femmes internationalistes au Rojava, éditions Syllepse, mars 2021, 192 p., 12 €.

La fille de la supérette

Ce court roman est centré sur une femme ayant un “petit boulot” depuis 18 ans dans une supérette. Elle ne rentre dans aucune norme que voudrait bien lui imposer la société japonaise : un mari, des enfants et un travail stable ou devenir femme au foyer. Pourtant, elle se plait dans ce travail répétitif. Le récit réalisé à la première personne est étonnant et pousse aussi la réflexion sur la pression sociale mise sur les personnes hors-normes.

La fille de la supérette, Sayaka Murata, édition Denoël, 2021, 144 p,16,50€ ou éditions Folio, 128 p., 7 €.

La bataille de l’intime

Camille Froideveaux-Metterie est philosophe et pense, raconte et écrit le rôle du corps des femmes dans le féminisme. Son essai est petit par son nombre de pages mais profond dans ses réflexions. Il est riche de l’histoire des femmes, de leur corps et du lien avec les luttes féministes. Il affirme l’évolution du corps au fur et à mesure de la vie, de l’assignation au genre, le sang menstruel, la sexualité, la ménopause, les seins… Elle dénonce aussi les normes centrées depuis des centaines d’années sur les hommes et leurs désirs esthétiques et sexuels vis à vis des femmes, le patriarcat, le travail reproductif…

Le corps des femmes, la bataille de l’intime, Camille Froideveaux-Metterie, éditions Points, octobre 2021, 160 p., 6,40 €.

Roule Ginette !

Il s’agit là d’un conte détourné, une version féministe du classique Roule Galette. Ginette, la vieille en a assez d’obéir à son vieux grincheux, bien calé dans son fauteuil. Elle aimerait tant tout comme la galette du conte, se prélasser au soleil, s’évader de son quotidien et découvrir du pays. La magie du conte opère et… direction la liberté et la sororité ! De l’humour, de la douceur, et une héroïne aux cheveux blancs.

Roule Ginette ! album jeunesse écrit par Anne Dory, illustré par Mirion Malle, éditions La ville brûle, 2021, 48 p., 15 €.


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