Émancipation


Tendance intersyndicale

Chronique des sexismes ordinaires (Revue n°09 de mai 2023)

Irlande – 1er jour férié dédié à une femme

La très catholique Irlande est en pleine mutation. Une déesse préchrétienne du panthéon païen, Brigitte, (Brigid, Brid ou Bridie, équivalent de Saint Patrick) qui incarne le pont entre l’hiver et le printemps, la nature, la fin du long mois de janvier, la lumière, le renouveau (les journées s’allongent) l’espoir, devient désormais l’icône des féministes : le 1er février, Imbolc, journée du renouveau de la nature, est célébré également par les écologistes. Pour la première fois, en l’honneur de Brigitte, ce 1er février 2023 devient officiellement jour férié en Irlande.

L’église catholique avait récupéré le personnage celtique : Sainte Brigitte avait fondé le monastère de Kildare au VIe siècle. Bien qu’ayant donné son nom à des lieux variés, églises ou clubs de foot, la Sainte restait dans l’ombre. Mais des femmes et militant·es féministes (notamment du groupe Herstory) ont voulu se réapproprier l’histoire de l’Irlande et faire contrepoids à l’excès consumériste et dévotionnel de la Saint Patrick. Une pétition a circulé dès 2019 pour faire du 1er février un jour de fête en l’honneur de la déesse celtique, avec succès. Brigitte, c’est aussi la sororité car elle tisse, et donc symbolise le lien entre toutes les femmes. Elle sait aussi guérir, venir en aide, manier le verbe, et montrer sa force et sa fierté. Ce 1er février, les Irlandaises s’affichent et clament “I am Brigid”.

Véro

Egalité femmes-hommes : la duplicité du gouvernement

Macron fait des phrases, crée un “index” de l’égalité…

La solution à la double journée de travail des femmes résiderait principalement dans une meilleure répartition des tâches dans le couple. Considérer principalement la chose sous cet angle ignore le fait que 26 % des familles sont monoparentales. Cela satisfait surtout les patrons qui, pour défendre leurs profits, s’en prennent à toutes nos conquêtes sociales, exigeant la destruction des services publics (crèches, enseignement, hôpital, services sociaux, logement social, maisons de retraite, etc.).

Avant que le mouvement ouvrier n’ait acquis l’obligation scolaire sous pression de la lutte, éduquer et prendre soin des enfants toute la journée était une tâche domestique. Avant le développement des services de santé publique, le soin des malades, la prise en charge des personnes âgées était aussi une tâche domestique. Les vagues de luttes ont à chaque fois permis de réduire le travail non rémunéré des femmes par la conquête de nouveaux services publics (crèches publiques, maternelles deux ans…).

Macron annonce un service public de la petite enfance. En diminuant les normes d’encadrement pour créer des places, en allouant des fonds publics aux structures privées, en évinçant les enfants de deux ans de maternelle. La casse des services publics crée une forte pression sur les familles pour qu’elles prennent plus encore en charge le renouvellement de la force de travail. Les femmes des catégories populaires en sont les premières victimes.

Combattre pour l’égalité, c’est militer en défense des services publics, de la Fonction publique et pour la socialisation du travail domestique. C’est mettre ouvertement en cause le capital.

Hélène


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