Logo de la page « un mois dans le monde »

Migrant·es

Que doit faire l’Europe face à la multiplication des naufrages de bateaux de migrant·es en Méditerranée ? Les sauver ? Les intégrer ? Leur garantir des droits ? Pas du tout : Ursula van der Layen veut “réformer ” le droit d’asile. Comprendre faciliter les expulsions.

Soudan

Une armée, c’est déjà une abomination, mais quand, dans un même pays, il y en a deux qui s’entre-tuent pour mieux écraser la population, c’est pire. Le Soudan est un des pays d’Afrique où la société civile est la plus forte, la plus unifiée et la plus déterminée. Elle est venue à bout de la longue dictature d’Omar el-Béchir en 2019. Le puissant parti communiste soudanais a joué un rôle déterminant dans cette révolution.

Les deux factions militaires qui s’affrontent sont soutenues chacune par des pays voisins (Égypte, Éthiopie, Arabie Saoudite …). Les paramilitaires d’Héméti doivent leur puissance à leur rôle majeur dans le génocide commis contre la population du Darfour. Leur chef possède des mines d’or et est lié militairement et économiquement à la milice Wagner.

Tunisie

Bien sûr le parti Ennahdha est un parti obscurantiste au programme assez proche de celui des Frères Musulmans. Mais l’arrestation de son dirigeant historique, Rached Ghannouchi, traduit la dérive dictatoriale de Kaïs Saïed. Le pays traverse la pire crise économique de son histoire car il importe l’essentiel de ce qu’il consomme. Loin de rompre avec le modèle économique, Saïed entend mettre au pas toutes les oppositions et exercer un pouvoir absolu.

Des nouvelles du néofascisme italien

Le Louise Michel, bateau humanitaire affrété par Banksy, a été immobilisé par les autorités italiennes à Lampedusa. Motif : il a sauvé un nombre “trop important” de migrant·es en restant en mer tant que des réfugié·es étaient en danger de mort.

Le ministre de l’agriculture, Francesco Lollobrigida a évoqué dans un discours le risque d’un “remplacement ethnique”. Éric Zemmour n’a pas protesté pour plagiat.

Sur le plan des libertés, le gouvernement italien a décidé de ne plus reconnaître les enfants des couples homosexuels.

États-Unis

L’offensive contre le droit à l’avortement se poursuit. Le juge fédéral Kacsmaryk, nommé par Trump, a décidé d’interdire la pilule RU 486 utilisée pour les avortements médicamenteux. Certes, la mesure est “temporairement” suspendue. Mais le gouverneur de Floride, Ron DeSantis, qui a des chances sérieuses d’être le candidat républicain si Trump est en incapacité de se présenter, a décidé d’interdire l’avortement après six semaines de grossesse dans son État. Il estime donc qu’on peut gagner des élections sur ce genre de programme.

Polynésie

Les électeurs et électrices polynésien·nes sont bien ingrat·es. Alors que la métropole les a “développé·es” économiquement en leur léguant des siècles de radiations, après avoir élu trois députés de gauche, ils/elles ont mis en tête lors des élections territoriales les indépendantistes. L’empire colonial pourrait bien perdre un de ses fleurons.

Palestine

La nouvelle irruption de l’armée israélienne dans la mosquée Al Aqsa en plein ramadan annonce de nouvelles provocations. En même temps, quel que soit le prix à payer, les attaques contre les colons se multiplient. Une fois de plus, la “communauté internationale” joue un rôle détestable. Quelques roquettes étant parties de Gaza et du Liban en riposte à l’attaque israélienne, la France, les États-Unis et l’ONU ont condamné ces tirs de roquette.

Mayotte

L’opération Wuambushu est un crime de grande ampleur. Mayotte a été annexée illégalement après un référendum en 1974 où le colonisateur a changé les règles du jeu. D’après le droit international, Mayotte fait partie des Comores. C’est le même peuple et la même langue. Des milliers de Comorien·nes sont mort·es, noyé·es, depuis le décret Balladur (1995) qui leur impose un visa pour aller à Mayotte. 77 % de la population vit sous le seuil de pauvreté. Le centre de rétention de Pamandzi est particulièrement immonde. Plus de 25 000 Comorien·nes sont expulsé·es chaque année. Des milliers de personnes vivent dans des bidonvilles.

Les coups d’État fomentés par la France et ses mercenaires se sont multipliés aux Comores. Le pays ne produit rien. La population, exploitée par son oligarchie locale, survit difficilement avec l’aide de l’émigration. Partir est souvent la seule alternative.

Darmanin a décidé de raser les bidonvilles de Mayotte. Les milliers de gendarmes présent·es à Mayotte vont expulser en masse. Les crimes du colonialisme français, ce n’est pas de l’histoire ancienne.

Cette fois-ci, le président comorien a protesté et annoncé qu’il ne recevrait pas les expulsé·es.

Arabie Saoudite

La réconciliation avec l’Iran, grande “réussite” diplomatique du président chinois, a des conséquences. Le roi MBS va permettre le retour de Bachar el Assad parmi les gens “fréquentables”. Entre soudards meurtriers, faut s’entraider. Et au Yémen, on commence à entrevoir la fin d’une guerre qui a fait 400 000 mort·es. La situation est tellement dramatique qu’à Sanaa, une bousculade pour obtenir une aide de 8 dollars a causé la mort de près de cent personnes.

Hasan Diab

En France, on peut condamner quelqu’un à la perpétuité sans preuve et sur la seule “intime conviction” des juges antiterroristes et de la DST. La même DST qui avait avoué avoir déposé des armes dans l’appartement de Georges Abdallah pour le faire condamner ou qui avait eu “l’intime conviction” que les habitant·es de Tarnac étaient des terroristes. Les “preuves” contre Hasan Diab dans l’attentat contre la synagogue de la rue Copernic reposent en partie sur la graphologie qui est tout sauf une science. Le juge d’instruction Herbaut, après une longue enquête, avait pourtant prononcé un non-lieu en 2018, estimant que le dossier était vide. Et au Canada, un comité de soutien comportant des syndicalistes, des étudiant·es, des universitaires et des associations progressistes défendent l’innocence d’Hasan Diab. Depuis des années.