Émancipation


Tendance intersyndicale

Chronique des sexismes ordinaires (Revue n°02 d’octobre 2022)

Morte pour sa tenue jugée non décente

Masha Amini, jeune femme iranienne âgée de 22 ans, a été arrêtée le 13 septembre à Téhéran ; la télévision d’État annonce trois jours plus tard qu’elle est décédée après trois jours de coma.

Arrêtée pourquoi ? Par qui ? C’est la police des mœurs qui a jugé que Masha n’avait pas une tenue vestimentaire “décente”. En Iran, depuis 1979, les femmes ont l’obligation de respecter des règles très strictes et la police des mœurs patrouille dans les lieux publics pour contrôler l’application de ces règles en particulier la loi sur le foulard.

Le gouvernement iranien peut bien invoquer la fragilité cardiaque ou les problèmes de santé de Masha, d’ailleurs démentis par ses parents, nous savons toutes qu’elle est une nouvelle victime de cette société patriarcale, dirigée par les religieux.

Suite à sa mort, des manifestations ont eu lieu dans la province du Kurdistan dont elle était originaire, puis à Téhéran et dans d’autres grandes villes. Des femmes ont courageusement brulé leur foulard ; sur les réseaux sociaux, certaines ont coupé leurs cheveux pour dénoncer sa mort à cause d’une mèche dépassant de son foulard.

C’est un véritable mouvement de révolte contre le régime qui anime les jeunes iranien·nes, mouvement soutenu à l’international par celles et ceux qui combattent les oppressions subies par les filles et les femmes partout dans le monde. Pouvoir s’habiller sans subir de contrainte, disposer librement de son corps, accéder à l’éducation, exercer un travail digne, circuler librement… des libertés, des droits qu’il faut continuer à défendre dans certains pays, et pour l’obtention desquels il faut se battre dans d’autres.

Joëlle

Françafrique

Juillet 2022, Macron fait une tournée en Afrique francophone, dont le but, résoudre la crise alimentaire et les problèmes agricoles et de sécurité découlant de la guerre en Ukraine, ne permet pas de répondre au plus urgent : mettre un terme à la violation des droits de l’homme (et des femmes) notamment au Cameroun, sous le régime despotique de Paul Biya. Cet évitement calculé et coupable est une perpétuation des politiques post-coloniales dans la Françafrique.

Sous le code civil de Biya, seuls les hommes sont “chefs de famille” et choisissent le lieu de résidence. Le droit à la propriété est défavorable aux femmes. L’adultère est toujours puni s’il est commis par une femme, mais pour un homme seulement s’il est “habituel” ou a lieu au domicile conjugal. L’avortement est criminalisé, sauf risque pour la mère ou en cas de viol, mais le viol n’existe pas pour un couple marié.

Quelle hypocrisie du chef de l’État, lorsqu’il se présente comme l’antithèse de la Françafrique !

Véronique

Hongrie : intolérable durcissement des conditions d’accès à l’IVG

Sa constitution l’énonce depuis 2012, la Hongrie défend “la vie du fœtus dès sa conception”. Un nouveau cran vient d’être franchi par le gouvernement de Victor Orban, le 15 septembre dernier : un décret stipule que le personnel soignant devra faire écouter à la femme enceinte souhaitant avorter, les battements du cœur du fœtus avant de remettre un rapport attestant que cette étape a bien eu lieu. Une annonce qui comble l’extrême droite et qui augmente la difficulté d’accès à l’avortement pour les Hongroises.

Joëlle


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