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Le pogrom de Huwara marque un pas nouveau mais prévisible : des colons armés déferlant dans le village et saccageant tout : bilan terrible, un mort, 390 blessé·es, des centaines de maisons et de véhicules incendiés. L’armée, présente, a protégé les colons et empêché les villageois·es de se défendre. Le ministre Bezalel Smotrich, un de ceux que les manifestant·es de Tel-Aviv appelle les “fascistes juifs”, a immédiatement appelé à “raser” Huwara.

En Palestine les exécutions extrajudiciaires se multiplient. L’armée israélienne entre dans Naplouse, Jénine, Jéricho et elle assassine des “terroristes”, c’est-à-dire des militant·es du Jihad Islamique ou du Hamas, mais le plus souvent des jeunes. Un sondage en Palestine a montré que 70 % de la population approuve la lutte armée. Un groupe informel s’est créé, la “Tanière des Lions”. On ne leur connaît pas de dirigeants. Ils/elles ne dépendent d’aucun parti. Ils/elles savent que, s’ils/elles ne combattent pas, le rouleau compresseur colonial s’accentuera. Alors, même si c’est désespéré, ils/elles combattent en ne s’en prenant qu’aux colons et à l’armée.

En Israël, les manifestations contre Nétanyahou pour “défendre la démocratie” restent massives. Elles prennent un tour “patriotique” avec la participation de plusieurs dirigeants de l’armée. Tant que les manifestant·es ne poseront pas la question palestinienne, cet affrontement ne mènera pas à grand-chose.

L’arrivée des “kahanistes” (Ben Gvir et Smotrich) dans le gouvernement Nétanyahou porte une atteinte importante à “l’image” d’Israël. En voyage aux États-Unis, Smotrich a dû affronter plusieurs manifestations avec une participation massive de JVP (Jewish Voice for Peace = Voix Juive pour la Paix). Smotrich devait venir en France pour célébrer la “mémoire” de Jacques Kupfer, dirigeant (décédé) du CRIF et du Bétar. Plusieurs manifestations avaient été annoncées. Les propriétaires de la salle ont annulé la location de la salle et Smotrich a renoncé à venir en France.

Le gouvernement français poursuit sa complicité éhontée avec l’apartheid israélien. Darmanin a ordonné aux préfets d’interdire toutes les réunions publiques de Salah Hamouri, avocat franco-palestinien qui a passé de nombreuses années de prison en Israël. Il vient d’être désavoué par le tribunal administratif de Nancy.

Reste un dernier aspect de la dérive de l’État d’Israël : il est devenu un laboratoire de la répression, de la surveillance et des coups tordus. Après Pegasus, voici “Story Killers”, une officine créée par d’anciens généraux qui organisent, contre espèces sonnantes des campagnes de désinformation. Même BFM a été infiltré.