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Le monde malade du capitalisme et du néolibéralisme autant que du coronavirus

La pandémie de COVID-19 est un drame pour celles et ceux qu’elle frappe et tue, mais aussi pour les soignant-es qui après s’être battu-es pendant un an et demi, en vain contre les difficultés annoncées de l’hôpital, ne comptent ni leur temps, ni leur courage pour sauver des vies.

C’est aussi une catastrophe pour nombre de travailleur.euses, les plus précaires, les “sans”, pour les libertés, les conditions de vie, de travail, d’études, avec le confinement et les mesures d’exceptions liberticides et répressives imposées dans la plupart des pays, souvent à cause des retards et erreurs stratégiques des politiques, comme en France. Elles freinent aussi la montée des luttes, observables ces derniers mois, dans notre pays comme dans le monde.

Mais le système capitaliste qui règne partout et qui structure une Europe du fric condamnée à terme par son incapacité à promouvoir la solidarité, va aussi avoir du mal à se sortir de cette nouvelle crise, inhérente à ses logiques d’exploitation et d’oppression.
Et ce, quelles que soient ses déclinaisons (néolibéralisme, capitalisme d’État, populisme plus ou moins fascisant…) prônées par les dirigeant·es de ce monde, qui ont du mal à masquer leurs responsabilités dans l’ampleur de cette pandémie. La crise sanitaire révèle sa grande fragilité et risque bien de précipiter sa faillite.
La crise économique, boursière pour l’instant, devrait s’étendre à la banque et à la finance, gangrénées par leur appétit de profits immédiats et de dividendes indécents, toujours versés pendant l’épidémie. Ces dernières continuent à jouer avec nos vies, assurées qu’elles sont d’être renflouées comme il y a 1 2 ans par les États au prix de dettes et d’austérité, permettant de reconstituer les taux de profit du capital.
Nous sommes effectivement en guerre, mais l’ennemi invisible ce n’est pas tant le coronavirus que le capitalisme et ses serviteur·es qui ont favorisé le développement de l’épidémie par appât du gain ou idéologie forcenée… Il en est ainsi du sacrifice de la principale usine de production de masques en France à Plaintel, (avec une capacité de production de 220 millions de masques FFP2 par an) pillée et délocalisée par Honneywell avec les subventions de l’État et la bénédiction de Pénicaut, piétinant la position de l’inspection du travail.
Un ennemi qui – lui – se prépare à réprimer les velléités d’exiger des comptes, de se débarrasser de ce système incapable de gérer les grand défis sanitaires et environnementaux, de le remplacer par des alternatives autogestionnaires. En France, la gestion désastreuse de la crise, a achevé de dessiller la population sur l’amateurisme, le cynisme et les mensonges du pouvoir. Mais ce dernier ne perd pas de temps, cette fois, pour se protéger contre les légitimes colères :
■ les lois, ordonnances et décrets donnent tous pouvoirs à Macron et ses sbires pour installer et prolonger le pire état d’urgence que le pays ait connu ;
■ le 3 mars 2020, à défaut de commander tests et masques qui auraient pu éviter des milliers de victimes et le confinement général, l’État a commandé pour quatre millions de grenades de ce gaz lacrymogène, le plus dosé en cyanure de toute la planète, qui fragilise depuis des mois les poumons des personnels de santé et des travailleur·euses auxquel·les on demande actuellement de tenir bon ;
■ la nomination à un poste clé d’évaluation de la crise d’un général de gendarmerie qui a été de tous les mauvais coups est un message clair ;
■ de même que la mise en avant du moribond service de santé des armées, permet d’introduire la très mal nommée opération Résilience, qui passe d’une stricte protection de sites stratégiques annoncée au renfort ou remplacement des forces “de l’ordre” dans toutes leurs tâches.
En face il est urgent de cesser de penser qu’il faut attendre la sortie de crise pour réagir. Le jour d’après se prépare maintenant, dans la dénonciation des mensonges d’État, comme dans les mobilisations qui permettent de combattre à la fois l’épidémie et celles et ceux qui ont contribué à l’aggraver ainsi que le système économique qui les inspire.
Puisse ce dossier, avec ses imperfections, y contribuer.


Dossier réalisé par Olivier Vinay,
le 5 avril 2020


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