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Chronique des sexismes ordinaires

#MeToo, tant qu’il le faudra

Alors que nombre d’associations qui prennent en charge les victimes de violences sexuelles et sexistes témoignent de la libération de la parole et de son corollaire – la recrudescence de demandes d’aide – depuis #MeToo, les affaires dans les milieux les plus médiatisés (cinéma, journaux…) s’enchaînent. L’automne 2021 aura ainsi été marqué durement par la médiatisation des accusations qui visent PPDA, puissant animateur de TF1 accusé par 23 femmes d’agressions et violences sexuelles. Toutes les affaires (sauf une) ont été classées par le parquet de Nanterre le 24 juin dernier, au motif qu’il y a prescription et malgré les notes du rapport final du policier en charge du dossier, et qui décrivent PPDA comme un prédateur sexuel. Seule l’accusation de viol de Florence Porcel échappe au délai de prescription, mais le dossier a pour le moment été jugé comme “insuffisamment caractérisé”. La médiatisation de l’affaire est grande et, dans la lignée de Médiapart qui avait notamment enquêté sur les accusations portées par Adèle Haenel, Libération met en avant huit témoignages de femmes victimes de PPDA, qui ont souhaité parler à visage découvert et ont lancé dans la foulée l’association #MeTooMedias. Le premier #MeToo avait montré la triste nécessité de passer par les réseaux sociaux et la médiatisation pour faire entendre l’ampleur des violences sexistes et sexuelles, déchaînant les foudres de ceux qui criaient à la vengeance, quand la justice seule permettrait de “réparer”. Aujourd’hui, son sens est réaffirmé dans une société dans laquelle des violences sont commises tous les jours, au vu et au su de tous, sans qu’il soit pourtant systématique, ou possible pour les concerné·es, d’accuser ou de se défendre. Rappelons que même lorsque les violences sont reconnues, les victimes – le plus souvent des femmes – sont, dans la très large majorité des cas, contraintes de changer de travail, d’environnement et de reconstruire toute leur carrière, leur vie. Mais le chemin se dessine, de plus en plus rapidement et de manière solide : #MeToo, tant qu’il le faudra !

Karine

Blablabla

En ce mois de novembre 2021, se sont tenues des manifestations nombreuses et intergénérationnelles contre les violences sexistes et patriarcales. Sur ce sujet, comme sur les autres , le bilan du gouvernement Macron est accablant : déclarée grande cause nationale en 2017, l’égalité hommes-femmes a fait l’objet de campagnes de communication, et certes, les protections hygiéniques sont moins taxées, mais les faits sont têtus : 600 femmes assassinées, 379 bracelets électroniques antirapprochement pour 220 000 femmes ayant subi des violences conjugales, une signature de la convention OIT cet automne ne faisant pas bouger la législation française : aucune contrainte véritable sur les inégalités et violences au travail, et ça veut tout dire : un milliard consacré à cette “grande cause” contre cinq milliards pour un sous-marin nucléaire.
Ripostons, communiquons, faisons du 8 mars une date forte, de grève, de manifestations auto-organisées, soyons dans la rue, fortes, fières, en colère et solidaires !

Emmanuelle