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Angleterre

1071 pommes pourries ont été déversées devant les locaux de Scotland Yard fin janvier, par les membres de l’association Refuge, association d’aide aux victimes de violences domestiques et sexuelles. Cette action, a eu lieu pour dénoncer les crimes de certains agents, dont l’un a reconnu très récemment être un violeur en série. Il terrorisait ses victimes (24 viols et de multiples agressions sexuelles contre douze femmes entre 2003 et 2020) en mettant en avant ses fonctions dans la police. Suite à ses aveux, la Metropolitan Police a annoncé que 1071 dossiers d’officiers et d’agents ayant fait l’objet d’un signalement pour violence domestique ou violences sexuelles ces dix dernières années allaient être réexaminés pour prendre des décisions appropriées. “On nous répète encore et encore qu’il s’agît juste d’une pomme pourrie ici ou là, mais c’est en réalité un problème fondamental dans la police”, a dénoncé Ruth Davison, présidente de Refuge.

Afghanistan

Depuis le retour des talibans au pouvoir en août 2021, les mesures restrictives n’ont cessé de s’abattre sur les femmes (interdiction pour les filles de fréquenter l’école secondaire, interdiction pour les femmes de travailler dans les services publics et plus récemment les ONG, interdiction de se promener dans les parcs, interdiction de voyager seules et obligation de porter la burqa pour sortir de chez elle). En janvier, l’ancienne députée afghane Mursal Nabizada, a été assassinée à son domicile par des hommes armés. Cette jeune femme de 32 ans, qualifiée de “véritable pionnière” par son ancienne collègue au parlement de Kaboul, Mariam Solaimankhil, en exil, malgré la possibilité qui lui avait été offerte de quitter le pays, avait décidé de rester et de se battre pour son peuple.  C’était “une femme forte, au franc-parler, qui défendait ce en quoi elle croyait, même face au danger”, elle y a laissé la vie.

Mexique

Dans ce pays, connu pour être le plus dangereux pour les femmes dans toute l’Amérique latine, (une moyenne de 12 meurtres ou disparitions de femmes par jour), les familles de victimes rencontrent d’énormes difficultés pour obtenir justice. Même si plusieurs commissions pour éradiquer la violence envers les femmes ont été créées et qu’un procureur spécial a été nommé depuis une dizaine d’années, aucun fonctionnaire coupable d’omissions ou négligences n’a été sanctionné. Et c’est précisément les liens qui existent entre les meurtriers et les politiques, la corruption des fonctionnaires et l’impunité qu’ils connaissent qui expliquent que la plupart du temps les féminicides et disparitions restent impunis. La famille de Frida Santamaria Garcia, 24 ans, tuée par balles par son petit ami, un jeune homme dont la famille est proche du gouverneur de l’État du Michoacan, vient de découvrir que le procureur qu’elle croyait au service de la justice, avait œuvré pour requalifier le crime de féminicide en “homicide involontaire”. La peine encourue pour un féminicide pouvant aller jusqu’à 50 ans de prison, celle pour un homicide involontaire est de trois ans d’emprisonnement, avec possibilité de libération sous caution. Une justice pour tout le monde ? 

Espagne

En début d’année, la région autonome de Castille et León, codirigée par le Parti Populaire (conservateur) et le parti d’extrême droite Vox, a adopté des mesures “en faveur de la vie”, pour “la promotion de la natalité”. Les femmes qui veulent avorter pourront encore le faire mais tout sera mis en œuvre pour les en dissuader. La première de ces mesures est une aide psycho-sociale à toutes les mères qui en auraient besoin. La seconde s’appelle le “protocole du rythme cardiaque fœtal” copiée sur ce qui est en vigueur en Hongrie, entre la 6ème et la 9ème semaine de grossesse, la troisième mesure consiste à pratiquer des échographies pour voir en temps réel le fœtus. La dernière mesure est de veiller au respect du droit fondamental des professionnel·les de santé à faire jouer leur clause de conscience. De nombreux·ses Espagnol·es ont immédiatement réagi sur les réseaux sociaux pour dénoncer ce retour en arrière et cette espèce de chantage émotionnel envers les femmes et en particulier, celles qui connaissent les conditions de vie les plus précaires. Démonstration est faite encore un fois de ce que l’on sait déjà : dès lors que l’extrême droite s’empare du pouvoir, le droit à l’avortement est fortement menacé.

Canada

Les manuels scolaires de la collection Fully Alive visant à enseigner des notions sur la sexualité, le mariage, la famille dans une perspective catholique, ne sont plus publiés depuis la fin de l’année dernière au Canada. Ils avaient fait l’objet de plaintes en raison de leur contenu jugé homophobe et transphobe. L’institut pour l’éducation catholique défend de son côté ces livres. Ce à quoi le ministère de l’Éducation de l’Ontario a déclaré qu’il s’attend à ce que “tous les enfants, peu importe leur foi, origine, orientation sexuelle, genre, lieu de naissance ou couleur de peau, soient pleinement respectés dans les écoles obtenant du financement public en Ontario”.

Chine

En ce début d’année, les statistiques officielles l’attestent : la population chinoise accuse une baisse en 2022 avec 850 000 Chinois·es de moins qu’en 2021. La population n’avait pas reculé depuis 1960. Le nombre de décès a légèrement augmenté en 2022 et les naissances ont chuté, passant de 10,62 millions en 2021 à 9,56 millions en 2022. Cette baisse est sans doute liée à la politique zéro covid, mais pas que. La politique de l’enfant unique menée pendant plus de 35 ans, impacte maintenant le développement démographique de la Chine. D’autres facteurs comme le coût de la vie et de l’éducation, la place des femmes au travail et au sein de la famille, entrent en jeu. Certaines d’entre elles, ayant une situation convenable, n’ont pas forcément envie d’avoir un enfant, déclarant que si elles avaient un enfant, elles seraient pauvres. Il semblerait que la Chine commence à payer le prix du déséquilibre dans le ratio hommes/femmes lié aux avortements sélectifs, à la surmortalité des filles par manque de soins qui a perduré pendant plusieurs décennies et aux nombreuses discriminations exercées contre les femmes.

Russie

Elena Osipova est une artiste peintre russe, âgée de 77 ans, surnommée “la conscience de Saint Pétersbourg”. Dans cette même ville, en janvier, elle a organisé une exposition composée d’une sélection de ses pancartes anti-guerre. En pleine guerre contre l’Ukraine, c’est un acte courageux, de la part de cette farouche opposante à Vladimir Poutine. Elle se déclare, comme ses œuvres, opposée à toute forme de conflit armé. Participant régulièrement, aux manifestations avec ses pancartes, elle a été arrêtée à plusieurs reprises et ses affiches confisquées. Le 31 janvier dernier donc, la police est venue sur le lieu de l’exposition pour saisir ses œuvres artistiques. Certaines pancartes dessinées, contiennent des mots interdits en Russie : “Non à la guerre !” Elena Osipova, militante pacifiste intransigeante et intrépide, déclare qu’elle ne peut se taire.