Sommaire

Sommaire

Contre le génocide à Gaza, le nettoyage ethnique en Cisjordanie, la complicité en Occident

À Gaza, Plus de 11 000 civil.es ont été massacré.es ou sont condamné.es par manque de soins, dont de très nombreux enfants ; les images sont d’une atrocité insoutenable, alors qu’elles sont encore en dessous de la réalité, vu le blocus et la domination coloniale de l’État israélien à tous les niveaux (militaire, médiatique, des communications, de l’énergie et de l’eau potable…)

Au point que le directeur du bureau de New York du Haut-commissariat aux droits de l’homme de l’ONU à démissionner, en dénonçant l’impuissantement de l’ONU devant ce qu’il analyse comme un véritable génocide et en rappelant dix exigences très claires pour faire appliquer enfin le droit international.

En Cisjordanie, l’armée et les colons profitent de l’horrifique actualité de Gaza pour donner libre cours à leurs pratiques coloniales : tuer les Palestinien·nes (plus de 200 mort·es, notamment dans le camp de Jénine) ; leur intimer de quitter Jerusalem-Est ou leur terre (pour de nombreux/euses Bédouin·es), les emprisonner massivement (plus de 2200 depuis le 7/10, dont les Tamimi de Nabi Saleh, qui incarnent la fierté palestinienne face à l’occupation) ou les harceler (comme les dirigeant·es des partis arabes d’Israël).

Netanyahou et son gouvernement fascisant prétendent exploiter au maximum les horribles tueries du Hamas pour mener à bien leur projet suprémaciste et raciste de négation du peuple palestinien. Ce qui est une folie précipitant Israélien·nes comme Palestinien·nes dans une spirale de haine meurtrière dont il va être difficile de sortir.

D’autant plus que les pousse-au-crime irresponsables, Biden, Von der Leyen, Macron ne veulent pas voir le changement brutal de période enclenché par la réactivation de ce conflit qui dure depuis 75 ans, ni les désastres à prévoir pour les peuples du Moyen-Orient, mais aussi pour ceux des pays dont les gouvernant·es et les médias auront contribué à mettre de l’huile sur le feu et à aggraver les tensions racistes.

Contrer l’exacerbation de tous les racismes liée à cette guerre

Le combat à mener sans relâche contre l’antisémitisme et l’islamophobie est fragilisé dans notre pays par la politique du pouvoir et des pratiques qui ne font en fait que les aggraver et doivent être abandonnées :

  • ne pas assimiler la lutte contre l’antisémitisme à la défense inconditionnelle de l’État d’Israël, de sa politique d’apartheid et de nettoyage ethnique et à présent de génocide. Et surtout cesser de vouloir taxer l’antisionisme d’antisémitisme, comme veut faire le Sénat en criminalisant l’antisionisme et toute critique d’Israël ;
  • ne pas isoler la lutte contre l’antisémitisme du combat contre les autres racismes qui s’alimentent les uns les autres, en particulier celui contre les musulman·es ou supposé·es tel·les, également exacerbé du fait du conflit au Moyen-Orient ;
  • cesser de banaliser l’extrême droite, a fortiori sur le sujet de l’antiracisme ; le RN s’est construit sur l’antisémitisme et, comme Reconquête de Zemmour, s’alimente de tous les racismes et toutes les xénophobies à commencer par l’islamophobie et considère l’État d’Israël comme le point avancé des valeurs occidentales dans le choc des civilisations, contre l’islam. Les concessions de Macron à l’extrême droite et à la droite pour faire passer la loi immigration vont encore aggraver les racismes ;
  • choisir le débat et la rigueur des sciences humaines plutôt que les mensonges ou les références historiques déplacées. Il en est ainsi de tomber dans le piège tendu par Poutine avec les graffitis d’étoiles de David à la couleur du drapeau Israélien ou encore d’exploiter les graffitis antisémites de Levallois Perret (perpétrés en fait par une personne juive pour un différend commercial) pour renvoyer à la séquence de l’occupation en France, et au nazisme comme l’a fait le député sioniste Meyer Habib.

Contre la guerre et le racisme, justice et égalité des droits !

Le syndicalisme a une responsabilité particulière pour mener le débat : rappeler le contexte historique et contribuer à impulser avec les mouvements pro-palestiniens les mobilisations pour le cesser-le-feu immédiat, l’arrêt du blocus de Gaza et le respect des résolutions internationales. Responsabilités syndicales accrues du fait du délitement de la Nupes et des forces de gauche, particulièrement sur ces sujets du soutien au peuple palestinien et de l’antisémitisme.

Les responsables syndicaux craignent de perdre des syndiqué·es, avec le soutien à la Palestine si celui-ci est trop marqué… ou trop mesuré. Mais ce risque est limité si les syndicats se réfèrent à leurs principes fondateurs édictés en préambule de leurs statuts, qui pour la plupart tournent autour de “la coopération et la solidarité syndicales internationales, la lutte pour les libertés et l’égalité des droits, pour les Droits de l’Homme, la paix et le désarmement, contre le racisme et les exclusions”.

Ces principes doivent pousser à contacter l’ensemble des syndicats de travailleur·euses palestinien·nes, qu’ils soient indépendants ou plus ou moins supposés être des relais de courants politiques palestiniens (à l’exception de ceux qui sont rattachés à l’Histadrout, bras armé du sionisme dans le monde du travail).

Ce sont également ces principes fondateurs, mais aussi la nécessité de plus mobiliser les militant·es, les adhérent·es, les personnels que ce qu’on a pu voir, qui doivent pousser :

  • en premier lieu à organiser des manifestations les plus unitaires possibles et à mobiliser vraiment pour en assurer le succès, en commençant par relayer les appels à tous les niveaux des syndicats ;
  • à rappeler sans cesse les autres moyens, en plus des manifestations, pour contribuer à stopper le carnage et à avancer une résolution politique du conflit : la campagne BDS reconnue légale par la Cour de cassation française après l’Europe, l’organisation de réunions de débat et d’information…
  • à répercuter auprès des structures du syndicat et des personnels les appels de la société civile. Avec en premier lieu l’appel “Arrêtons d’armer Israël” 1 de 30 syndicats qui sont très représentatifs de la diversité des orientations et des secteurs du syndicalisme palestinien, à Gaza, en Cisjordanie et dans la diaspora. Cet appel a été relayé en France dès sa sortie par Émancipation tendance intersyndicale, qui a amélioré sa traduction, qui l’a accompagné d’un texte de soutien et qui a contribué à un appel de syndicalistes français à destination de leurs syndicats pour soutenir l’appel palestinien dans la rue, dans les entreprises à commencer par les plus concernées, dans les ports et les aéroports.

Émancipation a organisé la manifestation du 15 novembre devant le salon de l’armement Milipol 2 qui a eu une bonne couverture médiatique nationale et internationale. Elle a tenu des points fixes lors des manifestations parisiennes afin de faire connaître largement cet appel et de proposer des actions concrètes pour le mettre en œuvre (500 syndicalistes et personnes des quartiers populaires se sont inscrit·es pour le soutien à la campagne).

Émancipation est intervenue avec succès au dernier conseil syndical national de la FSU pour qu’elle soutienne l’appel des syndicats palestiniens et les contacte.

Émancipation propose à toutes les structures syndicales, associatives désireuses d’agir très concrètement pour l’arrêt des massacres et de renforcer la solidarité avec les syndicats et le peuple palestinien, de porter et de décider ensemble cette popularisation et ces actions (contacter tendance.emancipation@gmail.com)

Émancipation tendance intersyndicale

  1. voir L’Émancipation syndicale et pédagogique n°3 page 35. ↩︎
  2. voir un compte-rendu en page 7. ↩︎